Culture de Streptocoque du groupe B sur milieu Granada
Coloration de Gram de Streptococcus pyogènes
Adhésion de Streptocoque du groupe B sur cellules épitheliales pulmonaires visualisées par immunofluorescence
Culture de Streptococcus pyogènes sur gélose Columbia au sang de cheval
Laboratoire de bactériologie
Laboratoire de bactériologie
Laboratoire de biologie moléculaire
Laboratoire de biologie moléculaire
Bâtiment de biologie Jean Dausset
Bâtiment de biologie Jean Dausset
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Automate à hémocultures
Laboratoire de bactériologie
Laboratoire de bactériologie
MENINGITE NEONATALE A STREPTOCOQUE DU GROUPE B
Coloration de Gram d'un liquide céphalo-rachidien positif à streptocoque du groupe B
Bureau du CNR-Strep
Laboratoire du CNR-Strep
Laboratoire du CNR-Strep
Laboratoire de biologie moléculaire
 

 

 

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Infection néonatale à Streptococcus agalactiae

 

S. agalactiae ou streptocoque du groupe B (SGB) est une bactérie commensale des voies digestives de diverses espèces animales et de l'homme. Reconnu comme le principal agent étiologique des infections néonatales dès les années 1970, SGB est également responsable d’infections graves chez la femme enceinte ou en post-partum et d’infections invasives chez l’adulte en dehors de la grossesse, en particulier chez les sujets âgés de plus de 65 ans et chez les sujets atteints de pathologies sous-jacentes (dénutrition, diabète, cirrhose, insuffisance rénale, cancers, etc.). La mortalité avoisinerait 9% chez les adultes et 4% chez les nouveau-nés.

 

Historique

 

Dans une monographie parue en 1887, le médecin vétérinaire et microbiologiste Edmond Nocard décrit pour la première fois, sous le nom de « Streptococcus de la mammite », un nouvel agent pathogène responsable de la mammite enzootique des vaches laitières. Dénommé Streptococcus agalactiae en 1896. il reste considéré comme un pathogène animal d’importance mineure en médecine humaine jusqu’aux années 1970, période à laquelle Théodore Eickhoff décrit cette bactérie comme l’un des principaux agents responsables d’infections néonatales. L’incidence s’est par la suite stabilisée chez les nouveau-nés alors qu’elle est toujours en progression chez l’adulte.

 

 

Aspects cliniques et épidémiologiques des infections à SGB 

 

L’infection néonatale

Le syndrome précoce

Les infections néonatales à SGB sont différenciées en fonction de l’âge d’apparition des symptômes en deux syndromes. Le syndrome précoce apparaît dans la première semaine de vie et, pour près de 80% des cas, dans les premières 24 heures. Jusqu’à la mise en place aux Etats-Unis et en Europe des mesures de dépistage anténatal du portage vaginal et d’antibioprophylaxie per-partum en cas de dépistage positif, le syndrome précoce représentait la grande majorité (80%) des infections néonatales à SGB. La proportion a graduellement diminué pour atteindre 50% des infections néonatales à SGB, soit environ 0,3 cas annuels pour 1000 naissances vivantes.

L’infection précoce est caractérisée par un syndrome de détresse respiratoire et une pneumonie compliqués d’une septicémie et, dans 4 à 28% des cas selon les études, d’une méningite. Ces cas résultent soit d’une infection ascendante in utero au travers des membranes placentaires, soit le plus souvent, de l’ingestion ou de l’inhalation par le nouveau-né de sécrétions vaginales contaminées au cours de la délivrance. En effet, une colonisation asymptomatique des voies génitales féminines, chronique ou intermittente, est constatée chez 10 à 35% des femmes. En l’absence d’antibioprophylaxie per-partum, 50 à 70% des enfants nés de femmes colonisées seront à leur tour colonisés et 2% d’entre eux déclareront une infection invasive à SGB. L’inhalation du liquide amniotique entraîne la colonisation de la muqueuse respiratoire, rapidement suivie du développement d’une pneumonie sévère. Le franchissement de l’épithélium pulmonaire conduit à la dissémination du pathogène et à l’apparition d’un sepsis sévère. Les sérotypes capsulaires des souches de SGB responsables de syndrome précoce correspondent globalement à la distribution retrouvée dans les prélèvements vaginaux, avec, en proportion relativement équivalente, les sérotypes Ia, III, V et II en Europe occidentale et en Amérique du Nord.

Le syndrome tardif

Le syndrome tardif est défini par une infection débutant au-delà de la première semaine de vie et pouvant survenir jusqu’à plusieurs mois après la naissance. Son incidence est stable depuis 10 ans, estimée à 0,4 cas annuels pour 1000 naissances vivantes, témoignant de l’inefficacité de l’antibioprophylaxie per-partum dans la prévention des infections néonatales tardives.

L’infection tardive se manifeste par une septicémie sans mise en évidence d’une porte d’entrée associée. Ces syndromes peuvent se compliquer de localisations secondaires et la méningite, plus fréquente dans ce contexte (26 à 66% des cas selon les études), peut provoquer des séquelles neurologiques sensorielles, motrices ou mentales importantes. Contrairement au syndrome précoce, les circonstances physiopathologiques menant à la survenue d’une infection néonatale tardive ne sont que partiellement élucidées. La transmission verticale de la bactérie lors de l’accouchement semble le scénario le plus probable, suggérant que la bactérie pourrait persister au niveau digestif chez le nouveau-né. L’hypothèse d’une transmission par le lait maternel a également été avancée, mais est mise en défaut par les nombreux cas d’infections néonatales tardives qui surviennent chez des enfants non allaités.

Contrairement au syndrome néonatal précoce, pour lequel tous les sérotypes capsulaires sont représentés de manière relativement équivalente, les syndromes tardifs sont en large majorité provoqués par des souches de SGB de sérotype III (50 à 80% des cas). De plus, diverses études épidémiologiques ont identifié, parmi ces souches de sérotype III, un clone fortement associé aux infections néonatales tardives comparativement aux souches de portage ou aux souches responsables d’infections chez l’adulte. Ce clone, désigné clone hyper-virulent ST-17, est en outre responsable à lui seul de 80% des cas de méningites. L’hyper-pathogénicité et le tropisme méningé du clone ST-17 a récemment pu être attribuée à des capacités accrues de colonisation du tube digestif et de franchissement des barrières physiologiques, en particulier intestinale et hémato-encéphalique.

L’infection de la femme au cours de la grossesse

Plus rarement, SGB peut être impliqué dans des infections graves chez la femme enceinte dont l’issue pour le nouveau-né est souvent fatale (60% des cas). La manifestation la plus fréquente (50% des cas) est l’infection du haut appareil génital (placenta et cavité amniotique) qui conduit à la mort fœtale in utero. Les autres manifestations incluent des bactériémies, des endométrites et chorioamniotites non associées à une mort fœtale et, de façon plus exceptionnelle, des pneumonies et des fièvres puerpérales. L’infection au cours de la grossesse survient le plus souvent en dehors de tout contexte de pathologie sous-jacente, mais certains facteurs de risque ont été identifiés, tels que le tabagisme, l’asthme, le diabète ou l’obésité.

L’infection chez l’adulte, en dehors de la grossesse

L’incidence des infections invasives à SGB chez l’adulte est en constante augmentation depuis la fin des années 1990, en particulier chez les patients de plus de 65 ans. Au cours des deux dernières décennies, l’incidence rapportée a doublé voire quadruplé, atteignant 7,3 cas annuels pour 100 000 individus en 2007, aux Etats-Unis. De plus, ces infections sont associées à un taux de mortalité avoisinant 20% chez l’adulte de plus de 65 ans, notablement plus important que le taux de mortalité associé aux infections néonatales. SGB semble se comporter comme un pathogène opportuniste chez les sujets atteints d’une grande diversité de pathologies sous-jacentes, incluant les cancers, le diabète (en particulier lorsqu’il est associé à une insuffisance vasculaire périphérique), les pathologies cardio-vasculaires, l’insuffisance rénale chronique et chez les sujets sous traitements immunosuppresseurs. Chez l’adulte, les manifestations les manifestations les plus fréquentes sont les infections de la peau et des tissus mous, les septicémies, les infections urinaires hautes, les pneumonies, les arthrites, les ostéomyélites et les endocardites. L’émergence du sérotype V en tant que sérotype majoritaire dans ce contexte a été soulignée dès 1996 et il représente aujourd’hui 30 à 50% des isolats responsables d’infections chez l’adulte.

 

Traitement

 

Les bêta-lactamines constituent les antibiotiques de choix pour l’antibioprophylaxie per-partum et pour le traitement des infections à SGB. Une association avec des antibiotiques de la classe des aminosides est synergique et donc possible en cas d’infection sévère. La résistance aux macrolides et lincosamides, utilisés en particulier en cas d’allergie aux bêta-lactamines et dans les infections ostéo-articulaires, concerne environ 20% des isolats humains en France.

L’antibioprophylaxie utilisée pour la prévention du risque infectieux néonatal précoce est l’amoxicilline par voie intraveineuse à la dose de 2 g suivie de 1 g toutes les 4 heures jusqu’à l’accouchement. En cas d’allergie aux β-lactamines, la clindamycine par voie intraveineuse pourra être proposée à la posologie de 600 mg par 4 heures pendant toute la durée du travail.

 

 

Perspectives vaccinales

 

Il n’existe pas actuellement de vaccin utilisé pour la prévention des infections à SGB. Cependant, étant donné l’incidence croissante des infections à SGB chez l’adulte, l’incapacité à prévenir l’infection néonatale tardive par l’antibioprophylaxie per-partum et l’infection au cours de la grossesse, le développement d’un tel vaccin suscite un intérêt grandissant. Cet intérêt est renforcé par l’émergence de souches résistantes aux macrolides, qui constituent la deuxième ligne d’antibiothérapie en cas d’allergie aux bêta-lactamines.

Des essais cliniques avec administration de candidats vaccins préparés à base de capsules de différents sérotypes de SGB ont été réalisés, démontrant que la capsule constituait effectivement un candidat intéressant pour la mise au point d'un vaccin dirigé contre SGB. Cependant, la synthèse d’un vaccin procurant une immunité efficace contre tous les sérotypes demeure un problème délicat. Des protéines de surface de SGB, représentent une deuxième cible vaccinale potentielle.

 

 

 

 

Les infections à streptocoques sont très fréquentes. Souvent superficielles (infections non invasives) et bénignes elles peuvent être aussi profondes (infections invasives) et très sévères. La morbidité de ces infections, leur gravité, et la mortalité qui en découlent restent élevées à la fois dans les pays industrialisés et dans les pays en développement.

 Infections à Streptococcus pyogenes ou streptocoque du groupe A (SGA)

 

Streptococcus pyogenes ou streptocoque du groupe A (SGA) est responsable d’infections bénignes comme l'angine ou l'impétigo, mais peut aussi être à l'origine d'infections invasives très sévères voire mortelles (Tableau 1). On distingue les infections streptococciques suppurées qui peuvent être invasives ou non invasives et les complications post-streptococciques qui surviennent à distance de l'infection aiguë, tel que le rhumatisme articulaire aigu et la glomérulonéphrite aiguë.

 

Tableau1 : Manifestations cliniques dues à Streptococcus pyogenes

 

Infections suppurées

Infections focales superficielles

 

- Pharyngite aiguë

- Infections cutanées :

                -Impétigo ou Pyodermite superficielle

                -Surinfection de plaie ou de vésicule de varicelle

                -Autre cellulites superficielles

- Otite

- Vulvo-vaginite

- Conjonctivite

- Autres foyers superficiels

Infections invasives

 

- Septicémie

- Erysipèle

- Dermo-hypodermite nécrosante

- Autres dermo-hypodermites

                 ou « cellulites » profondes

- Fièvre puerpérale et endomètrite

- Pneumopathie et pleurésie purulente

- Arthrite septique et ostéomyélite

- Méningite

- Péritonite

- Endocardite

- Autres suppurations profondes

Manifestations toxiniques

- Scarlatine

- Toxi-infection alimentaire

- Syndrome de choc toxique streptococcique

Syndromes post-streptococciques

- Rhumatisme articulaire aigu

- Glomérulonéphrite aiguë

- Syndromes neurologiques
 

 

 

Transmission et maladies associées

S.pyogenes est une espèce pathogène pour l’homme, ses réservoirs naturels étant la muqueuse pharyngée et la peau de l’Homme. Cette espèce, qui a un fort potentiel épidémique, se transmet par voie aérienne ou par contact direct ou indirect dans l'entourage de patients atteints de lésions cutanées, d’angines ou d’autres lésions muqueuses. Il est responsable d'une grande variété d’infections dont le pronostic est le plus souvent bénin pour les infections superficielles, telles qu’angines, l'impétigo, ou scarlatine, mais beaucoup plus sévère voire malin pour les infections profondes, telles que septicémies, dermo-hypodermites, infections puerpérales, pleuro-pneumopathies, méningites, notamment en cas de nécrose tissulaire ou syndrome de choc toxique streptococcique. Le taux de mortalité des infections invasives est estimé entre 10 et 16% toutes pathologies confondues (les taux de mortalité sont respectivement à plus de 40 % en cas de choc toxique streptococcique, 20 à 45% pour les dermo-hypodermites nécrosantes et plus de 50% pour les rares méningites).

Les infections non invasives représentent plus de 80 % des infections et concernent les muqueuses ou les téguments (Tableau 1).

Les pharyngites ou angines sont les manifestations les plus fréquentes des infections streptococciques aiguës. S.pyogenes est la principale espèce bactérienne responsable des angines érythémateuses ou érythémato-pultacées qui touchent surtout les jeunes enfants (dès qu’ils côtoient d’autres enfants en milieu familial ou en crèche) et les adolescents ou jeunes adultes. Ces angines comportent un risque de rhumatisme articulaire aigu (RAA) ; les autres infections des voies aériennes supérieures sont les sinusites et les otites moyennes aigües. La scarlatine est une angine streptococcique accompagnée d'une éruption cutanée et d’un énanthème, caractérisé par l’aspect framboisé de la langue, dus à la sécrétion de toxine érythrogène.

Les infections cutanées sont également des infections streptococciques aiguës fréquentes et en particulier l'impétigo.

Les infections sévères et invasives

L'érysipèle survient surtout chez les sujets âgés et les personnes souffrant d'insuffisance lymphatique. La lésion cutanée apparaît rouge, chaude et douloureuse. La lésion est limitée par un bourrelet résultant de la réaction inflammatoire qui tend à juguler le phénomène infectieux. La positivité des hémocultures témoigne du passage dans le sang du SGA et donc de son caractère invasif.

La dermohypodermite nécrosante est une lésion plus profonde, la nécrose tissulaire pouvant atteindre l'aponévrose ou même la dépasser. La lésion cutanée apparaît rouge, chaude, très douloureuse et mal limitée. Son extension peut nécessiter l'excision chirurgicale des tissus nécrosés ou même l’amputation d'un membre.

D'autres septicémies peuvent être à point de départ pulmonaire ou génital. Le portage vaginal de SGA est sans conséquence en dehors de l’accouchement où il peut être à l'origine d'une septicémie puerpérale. Dans certains cas on parle de bactériémie isolée du fait d'un syndrome infectieux avec hémoculture positive, sans que l'on reconnaisse ni porte d'entrée bactérienne, ni localisation secondaire.

Ces infections invasives surviennent sur des personnes de tout âge, sans facteur prédisposant. Elles peuvent s'accompagner d'un syndrome de choc toxique mortel dans plus de 40% des cas, malgré la prise en charge en réanimation et l'antibiothérapie. Le syndrome de choc toxique streptococcique est associé à des souches de SGA qui sécrètent des toxines érythrogènes de type A ou C, ou d’autres protéines agissant comme superantigène. Son pronostic est amélioré par l’injection IV d’immunoglobulines.

Les complications post-streptococciques

Les complications aseptiques post-streptococciques sont caractérisées par un syndrome inflammatoire survenant 1 à 6 semaines après une infection initiale symptomatique ou non.

Rhumatisme articulaire aigu

La physiopathologie des lésions cardiaques et articulaires du rhumatisme articulaire aigu est complexe. Des dépôts de complexes immuns pourraient jouer un rôle, ainsi que des communautés de structure entre des antigènes streptococciques liés aux protéines M ou aux toxines et des composants de l’endocarde et de la synoviale.

Glomérulonéphrite aiguë

La glomérulonéphrite aigüe post-streptococcique est moins fréquente. Elle survient 10 à 20 jours après une infection streptococcique plus souvent cutanée que muqueuse.

Syndromes neurologiques

 

Epidémiologie

Au cours des XIXème et XXème siècles, les infections sévères à SGA étaient principalement représentées par les fièvres puerpérales et les surinfections de plaies de guerre. L’avènement de l’antibiothérapie associée aux progrès en termes d’hygiène et d’antisepsie a permis la diminution de l’incidence et de la sévérité des infections à SGA. Cependant, des phénomènes épidémiques ont été observés au milieu des années 1980 : recrudescence du rhumatisme articulaire aigu aux Etats-Unis et bactérie "mangeuse de chair" en Angleterre. Ces cas de dermo-hypodermites nécrosantes et syndrome de choc toxique streptococcique d'évolution rapide et fatale ont confirmé la nécessité d’une surveillance des infections à SGA. En effet, ces phénomènes correspondent à une recrudescence des infections invasives à SGA dans les pays industrialisés et notamment en Europe. En France, l’augmentation de l’incidence des bactériémies à SGA observée depuis 2000 persiste, mais semble s’être stabilisée depuis 2008 ; les taux d'incidence ayant augmenté de 1,2 à 2,6/100000 entre 2000 et 2009.

 

Traitement

Parmi les différentes classes d’antibiotiques, les ß-lactamines constituent le traitement de référence des infections à SGA. L’augmentation de la résistance aux macrolides-lincosamides-streptogramines (MLS), molécules très prescrites en pédiatrie comme chez l’adulte, notamment pour le traitement d’infections de la sphère ORL ou respiratoire et en cas d’allergie aux

ß-lactamines a atteint 35% en 2004. Depuis cette tendance s’est inversée, le taux de résistance du SGA a cette classe d’antibiotique étant de 5% en 2010.

 

Perspectives vaccinales

Il n’existe pas aujourd’hui en France de vaccin commercialisé pour la prévention des infections à SGA, mais plusieurs antigènes, en particulier différents types de la protéine M, constituent des cibles potentielles pour le développement de futurs vaccins.

 



















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